Savez-vous que planter des fruits et légumes demande un entretien spécifique ? En effet, pour avoir un résultat fructueux, il faut utiliser la terre la mieux adaptée en fonction des propriétés et exigences des végétaux que vous désirez planter.
Vous devez leur offrir les conditions optimales de culture pour qu’ils produisent de savoureux produits tout au long de l’année. Découvrez dans cet article les informations nécessaires pour démarrer les cultures dans un potager.
Les apports basiques des plantes

Constitué de matière minérale solide, de matière organique, d’air et d’eau en proportions variables, chaque sol détient sa propre composition, ses caractéristiques et son comportement.
Pour se développer convenablement, les plantes puisent leurs énergies dans le sol. Elles y trouvent tous les éléments minéraux et chimiques nécessaires comme l’azote pour développer le feuillage, le potassium et le manganèse pour produire de beaux fruits et légumes.
Les jeunes racines des plantes requièrent un sol souple leur permettant de se frayer facilement un chemin pendant leur croissance. D’ailleurs, une plante bien enracinée résiste très bien au fil du temps.
En outre, le sol possède aussi quelques exigences hydriques. Une terre trop sableuse assoiffe les plantes tandis qu’une terre argileuse a tendance à asphyxier les racines. Par conséquent, le sol doit donc pouvoir se ressuyer très vite tout en conservant de la fraîcheur.
Les besoins d’un bac potager
En plus de la terre, le terreau est également un élément indispensable pour la croissance de vos plants. Cependant, oubliez les terreaux universels ou premiers prix qui sont généralement exempts d’engrais et d’éléments nutritifs.
Le mieux est d’acheter un terreau avec une meilleure rétention d’eau afin de limiter et de faciliter les arrosages. Ainsi, vous obtenez une meilleure aération des racines et des sels minéraux à volonté pour accroître votre plantation.
Toutefois, si vous décidez d’utiliser un carré potager surélevé, la terre ne peut pas puiser dans le sol pour s’enrichir. Dans ce cas, prévoyez un apport suffisant en engrais pour la culture de vos légumes. Il en est de même pour les bacs potagers. Ce complément nutritif favorise la pousse de vos cultures.
Vous trouvez facilement de l’engrais dans tous les magasins de jardinage. Vous pouvez aussi utiliser du compost fait maison ou mieux encore du fumier.
Les crottins secs des bovins ou chevaux font l’affaire. Ce sont des produits naturels et très efficaces. Ces types d’engrais doivent être mélangés préalablement à la terre de votre bac avant la plantation proprement dite.
Bon à savoir : un bon terreau doit être composé de tourbe pour assurer la rétention d’eau, de compost pour l’engrais et de la vermiculite pour les minéraux sans oublier le drainage.
Seulement, il faut en limiter l’usage, car c’est une matière non renouvelable. À défaut, vous pouvez toujours utiliser de la fibre de coco.
Quelle terre pour chaque légume planté ?

Quand vous creusez l’emplacement de vos bacs potagers, conservez la terre pour la mélanger avec le fumier, le terreau et le compost. Ce mélange se compose comme suit : environ ¾ de terre végétale pour ¼ des autres apports à quantité égale.
- Les différents types de sols possibles du jardin
Avant de planter quoi que ce soit, il est indispensable de connaître le type de sol de votre jardin pour pouvoir user de ses différentes caractéristiques.
- Une terre argileuse
Ce type de terre est facile à reconnaître grâce à la présence des craquèlements au niveau du sol en période de sécheresse. En effet, lorsqu’il fait chaud, la terre argileuse durcie et sèche puis elle devient molle et collante par temps humide.
Formé de petites particules compactes, le sol argileux est très difficile à travailler. Cette densité le rend peu propice à la circulation de l’air, de l’eau ainsi qu’à la propagation des racines dans le sol. De plus, il a tendance à garder la fraîcheur et l’humidité.
Étant très vite saturée en eau, une telle terre est propice à la formation de flaques d’eau. Malgré ses inconvénients, il est tout de même possible d’améliorer sa consistance en lui apportant du sable et du compost. Cela prend certes du temps mais le résultat obtenu est satisfaisant.
Mélangez-la à du basalte ou à une autre poudre de roche ou encore à un apport conséquent de compost une fois par an.
C’est ainsi que les tomates, les chicorées, les épinards, les haricots et la menthe y trouvent leur bonheur. La présence de pissenlits est un indicateur de ce type de terre dans la nature.
- Une terre sableuse
Comme son nom l’indique, la terre sableuse est composée de grosses particules qui coulent entre les doigts quand vous en prenez une poignée dans la main.
Cette caractéristique fait d’elle une terre très légère et qui a du mal à retenir l’eau. Or, l’eau apporte les éléments nutritifs pour le bon développement des végétaux.
Par conséquent, une terre sableuse n’est pas recommandée dans la culture potagère à moins que vous décidiez de l’améliorer.
En effet, vous pouvez l’enrichir en terreau et la recouvrir d’un mulch pour l’aider à mieux retenir l’eau. De cette manière, elle sera adaptée aux récoltes précoces. De préférence, bêchez la terre sableuse au printemps.
Une fois traitée, elle est idéale pour cultiver les légumes racines : céleris, navet, pomme de terre, asperge, fenouil, échalote, mâche, salade, fraise, tomate, carotte, betterave, radis, etc …
- Une terre calcaire
La terre calcaire est très riche et fertile. Contrairement au sol argileux, celle-ci est très facile à travailler. Ce type de sol draine efficacement le sol avec un peu trop de zèle.
Les éléments nutritifs risquent d’être emportés par les lessivages. Pour bénéficier des avantages de cette terre, il est préférable de la bêcher au printemps et de la protéger avec de l’engrais vert par-dessus.
Facile à reconnaître avec sa couleur claire, sa texture est sèche et friable. Si votre jardin est composé d’une terre calcaire, plantez-y des carottes sauvages, de l’ail, des lentilles, des laitues et des tomates.
Ces légumes aiment ce type de sol. En outre, la présence d’adonis ou de coquelicots témoigne parfaitement d’un sol calcaire riche en humus.
- Une terre tourbeuse
Une terre tourbeuse est très acide, riche en matière organique et pourtant pauvre en nutriment. C’est une véritable éponge en hiver puisque la tourbe absorbe l’eau durant cette saison pour la restituer en été.
Étant donné qu’elle est acide, la terre tourbeuse est donc quasiment exempte de vers de terre. Ce qui est une condition parfaite pour les cornichons et les courgettes.
De plus, ce type de sol peut être travaillé tout au long de l’année. Pour devenir cultivable, il lui faut un apport en chaux. Comment la reconnaître ? C’est facile ! Elle possède une couleur noire et sa texture est plutôt spongieuse au toucher.
- Une terre siliceuse
Très pauvre en calcaire, la terre siliceuse peut se dessécher très vite qu’elle se refroidit. Si votre extérieur comporte ce type de sol, sachez qu’il lui faut un apport en calcaire pour être favorable aux cultures. N’hésitez pas à utiliser de la chaux, par exemple.
Certaines plantes sont adaptées à ce type de sol et peuvent survivre facilement malgré une telle sécheresse. Il s’agit du : pin maritime, pin parasol, cyprès, cèdre, rosier, hibiscus, lavande, chêne vert ou blanc, chêne-liège, cytise, canote, ciste, genêt, etc …
Toutefois, la terre siliceuse est très rare, car elle se trouve principalement dans les zones rocheuses du Massif Central ou de Bretagne. Si vous habitez loin de ces régions, vous n’avez rien à craindre.
- Une terre limoneuse ou humifère
Il s’agit ici d’une terre grumeleuse, proche de la texture du sol argileux, mais plus nutritif. En temps humide, cette dernière se tasse rapidement. Il est donc interdit de marcher dessus pour ne pas trop la tasser.
Les sols humifères sont de couleur sombre, doux au toucher bien que collants par temps humide. En ce qui concerne les cultures favorables pour ce type de sol, n’hésitez pas à planter des légumes feuilles (salades, choux, épinards), des légumes racines (pomme de terre, radis, betterave) et des légumes fruits (courgettes, courges, tomates, poivrons).
Les bons réflexes à adopter pour installer un bac potager

- Définir le bon emplacement
Avant de préparer votre terre, vous devez d’abord choisir l’endroit idéal pour vos fruits, légumes et arbustes. Les légumes, par exemple, ont besoin de beaucoup de soleil pour pouvoir se développer convenablement tandis que les légumes tubercules et les bulbes requièrent de l’espace pour promouvoir leurs racines.
Pour favoriser vos cultures, choisissez un emplacement exposé le plus possible au soleil tout au long de la journée. Évitez de les placer près des arbres adultes et des racines. Ces derniers vont puiser leurs énergies. Les vents dominants viennent du nord-ouest. Dans ce cas, mettez vos plantations dans un endroit bordé d’une haie ou de conifères.
- Planifier le projet
Pour ne pas perdre votre temps et se retrouver submergé par un travail qui vous dépasse, il est préférable de dimensionner votre projet avant de le commencer.
Débutez par une surface modeste d’environ 20 m² puis agrandissez petit à petit. Avec 100 m², vous aurez un bon nombre de responsabilités à faire, cela prendra beaucoup de temps.
Évaluez ensuite vos besoins en choisissant et en quantifiant les plantes à semer. Tenez compte de vos goûts et celui de votre famille. Pour simplifier les choses, orientez-vous sur des légumes simples que vous êtes sûrs de manger, à savoir : radis, tomates, salades, fraises, fines herbes, pommes de terre et carottes.
Ces deux derniers nécessitent un peu plus d’espace mais ils sont faciles à cultiver à condition de planter plusieurs rangées. Si vous êtes amateur, le mieux est de se renseigner sur le mode de culture de chaque légume.
Finalisez votre projet avec un croquis. Ce plan du potager vous permettra mieux d’appréhender l’occupation ainsi que l’aménagement de l’espace tout en tenant compte de la place que vont prendre les légumes en largeur et en hauteur.
Vous distinguerez mieux les rangs cultivés et les allées à installer sans oublier la place qui se libère à la fin des récoltes.
En outre, ce plan va aussi vous permettre de mieux établir le calendrier des semis et des plantations. Pensez à faire en parallèle celui des récoltes.
De cette manière, vous êtes amené à décaler certains semis facilement. Ce dessin vous rappelle l’historique de vos plantations, ce qui est très utile pour pouvoir organiser la rotation des cultures à l’avenir.
- Délimiter la surface à cultiver
Une fois que vous avez choisi la parcelle idéale qui va devenir votre futur potager, la première chose à faire est de délimiter la surface exacte de celle-ci en dressant une bordure demi-lune manche T de 90 cm.
Cet outil est essentiel pour ce type de travaux, car il permet de donner tout votre poids sur l’outil, peu importe votre position : debout ou à genoux.
Toujours à l’aide de la dresse bordure, délimitez ensuite des bandes de 20 cm de large sur toute votre surface. Puis, enlevez la pelouse sur environ 2,5 cm de profondeur.
Ce matériel dispose d’une dentition aiguisée, d’un fer arasé et d’un manche en forme de T pour pénétrer facilement dans le sol sans effectuer trop d’effort. À défaut d’un dresse bordure, vous pouvez également utiliser une pelle-bêche bien aiguisée.
- Façonner les planches de culture
Un potager se divise en deux parties bien distinctes : les planches de culture et les allées qui servent de passage. Pour avoir un maximum de production, vos plants doivent s’enraciner profondément.
C’est pour cette raison que vos planches de culture doivent être bien larges, profondes et surélevées.
En général, une planche mesure entre 70 à 90 cm de largeur en fonction de la taille de votre parcelle. Évitez tout de même qu’elles soient trop larges, car vous devez toujours avoir accès au centre de la planche afin de désherber, de fertiliser et de récolter.
Concernant la profondeur de terre végétale de la planche de culture, celle-ci atteint les 40 à 45 cm de profondeur. Pour façonner convenablement une planche, vous devez au préalable ameublir le sol déjà existant avec une bêche appropriée, sur 25 cm de profondeur.
Par la suite, ajoutez la terre excavée des allées et rajoutez-la sur vos planches de culture sur 15 cm de hauteur.
Pour finir le travail, additionné environ 5 cm d’épaisseur de compost à la surface de la planche. Ainsi, vous avez parfaitement vos 45 cm de terre bien meublée.
N’oubliez pas de recouvrir vos allées d’une épaisse couche de paillis. Ce geste évite de devoir désherber constamment vos cultures.
- Nourrir la terre
Dans certaines situations, la terre du jardin doit être complètement remplacée. C’est souvent le cas pour les sols argileux ou sableux.
Néanmoins, si vous employez les bons moyens, ces terres pourront accueillir quelques plantes potagères. Dans la majorité des cas, il faut ajouter du compost au sol. Ce produit allège, ameublit et aère les terres argileuses lourdes et compactes. De plus, il régularise aussi la rétention d’eau.
Pour les terres sableuses, l’ajout d’humus augmente la rétention d’eau ainsi que la présence d’éléments nutritifs. Cela permet de ralentir les phénomènes d’érosion et de lessivage. Si vous n’avez pas encore un composteur, n’hésitez pas à en acheter un. Il vous faut environ 35 litres au m².
Pour mélanger le compost et la terre des planches, utilisez une pelle-bêche col de cygne. Le niveau final de vos planches doit être de 25 cm au-dessus des allées.
Terminez par aplanir la surface entière de chaque planche en compactant légèrement les côtés avec un râteau spécial pour le travail de précision.
- Installer la grille du potager en carrés
Sans la grille, le potager en carrés ne serait qu’un simple bac de culture. En effet, cette grille va matérialiser les cases dans lesquelles sont plantés les différents légumes. Prévoyez un espacement bien large pour faciliter le développement des plantes.
- Empêcher l’apparition des mauvaises herbes
Pour éviter que les mauvaises herbes envahissent l’ensemble de votre potager, recouvrez le fond de celui-ci avec du carton ondulé. Cette matière est biodégradable et étouffe avec succès les herbes avant de se décomposer à son tour.
L’usage du feutre géotextile installé au fond du potager en carré est aussi une alternative. Il comporte un inconvénient : il stoppe les échanges entre le sol vivant et les plantes du potager. Or cet échange est essentielle pour régler les problèmes du potager.
Conseils utiles

– Pour rester à portée de main, semez vos plantes à moins de 60 cm de vous, cela équivaut à une longueur de bras. C’est une idée très pratique au moment où vous définissez la largeur de vos rangs.
– Protégez les allées à l’aide de dalles, d’un paillis épais, de l’engrais vert ou encore des planches pour éviter le tassement de la terre.
– Préparer le compost près du potager pour faciliter son transport.
– Ne marchez jamais dans votre potager après une grosse pluie, cela risque d’entasser le sol et de favoriser l’apparition des mauvaises herbes.
– Prévoyez toujours quelques fleurs dans le plan de votre potager afin d’attirer les insectes pollinisateurs. Ils sont indispensables à la fructification.