La construction d’une maison se complique lorsqu’il y a de la hauteur car il est important d’être vigilant par rapport au soutien des charpentes, c’est dans ces moments que le rampannage trouve son utilité.
Il existe plusieurs techniques indispensables pour réaliser une telle structure, mais avant de les détailler, il convient tout d’abord de savoir ce que c’est exactement un rampannage.
Qu’est-ce que le rampannage ?
Le rampannage vient du mot rampant : c’est le fait de couler du béton sur des structures situées en hauteur, cela est obligatoire lorsque la hauteur sous pignon est supérieur à 1,50 m.
En d’autres termes, le rampannage permet à la charpente d’être assemblée aux murs de la maison. Le coulement du béton va se faire verticalement et cela rend la manœuvre plus compliquée, c’est pour cela qu’il faut connaître les nombreuses techniques de construction.

Un rampannage fait également référence à la construction des arases, un ouvrage mettant les structures en hauteur.
Si l’arase a une épaisseur conséquente, il lui faut des chainages pour la soutenir, et le mortier doit être du béton armé. Cependant ces renforts ne sont pas nécessaire pour une arase de faible épaisseur, comme pour un mur mis en hauteur de manière à ce qu’il reçoive le plancher.
Le rampannage doit être accompagné de plusieurs types de construction, notamment le chainage horizontal et vertical, les semelles des fondations, les treillis soudés, le linteau, le chevêtre, les poteaux et les poutres.
Pourquoi les chainages sont-ils indispensables ?
L’ossature d’une construction est composée par des chainages horizontaux et des chainages verticaux, ces derniers sont construits avec des fils de fer longitudinaux plongés dans du béton armé afin de renforcer un mur en hauteur. La technique utilisée est la même pour les façades, les pignons et les refends.
Les chainages horizontaux sont destinés aux simples murs en maçonnerie, ils peuvent également être utilisés dans la construction de béton armé.
Les chainages verticaux se trouvent au niveau des angles sortants et des angles rentrants sur les murs porteurs, cela va permettre aux dalles de plancher (au niveau des angles) de ne pas se soulever sous l’effet de la pression. Quoi qu’il en soit, les chainages doivent être assemblés avec du béton armé ferraillé.
Afin que les chainages puissent se fixer au mur et aux linteaux, il faut les couler ou les coffrer. La fiabilité d’une telle construction dépend de l’adhérence du béton avec le mur lorsque le chainage est coffré, il est de ce fait nécessaire de mettre en place une planelle. Précisons que le matériau doit être le même pour le mur de façade et la planelle.
La planelle a pour rôle de donner de la résistance à la structure lors d’une traction, le bâtiment sera alors plus stable et les murs en hauteur ne risqueront pas de se fissurer. Pour éviter les accidents, ces types de renforcement doivent être effectués par des professionnels en maçonnerie, ils sauront quel type de chainage convient pour chaque structure.
Quels sont les éléments composant les chainages ?
Les chainages peuvent être réalisés avec différents types d’armature.
Premièrement vous pouvez opter pour 2 filaments de 10 mm de diamètre, et des étriers de 4 ou 5 mm de diamètre dont l’espacement est de 40 cm. Vous pouvez ensuite assembler 3 filaments de 8 mm de diamètre, et des cadres mesurant 4 ou 5 mm, avec un espacement de 40 cm.
Il est important de construire des armatures continues dont les recouvrements doivent avoir un diamètre 50 fois plus élargis ; dans les angles, il faut ajouter 3 équerres mesurant au minimum 2 x 40 cm.
Quelles sont les particularités d’un chainage incliné ?
Le chainage est initialement installé sur les murs pour les mettre en hauteur, cependant les inclinaisons au niveau de la toiture nécessitent également des chainages. Ils se situent au niveau des pointes de pignon, on les connait aussi sous le nom de chainage de couronnement.
Comme nous le savons, cette structure prend place au-dessus du mur lorsqu’une hauteur à 1,5 mètres est observée. Les chainages des rampants au niveau des pignons de toit peuvent être fabriqués à partir de béton armé, de béton préfabriqué ou encore de béton cellulaire armé : ces murs vont servir d’appui pour la charpente du toit.
L’armature ressemble à celle des chainages verticaux et horizontaux, sauf que la continuité est assurée par un recouvrement représentant le diamètre de l’armature multiplié par 50. À la place des planelles en façade, le chainage incliné au niveau des pignons peuvent être recouvert par des planches de rive : les rabats de la couverture peuvent également effectuer ce rôle.
Comment réaliser les semelles des fondations ?
Les fondations doivent être armées pour assurer la stabilité du bâtiment, leur solidité conditionne la réalisation de l’arase. Une fondation non armée ne permet pas une élévation des murs en hauteur.
Pour les fondations au niveau des poteaux, les sections de béton doivent être de 65x65x20 cm, il est même possible d’aller jusqu’à 145x145x40 cm pour des immeubles de plusieurs étages.

Pour un sol homogène, réalisez une composition de béton semelle filante de 250 kg/m3. Ce type de sol est peu compressible et l’armature peut être réalisée avec une semelle plate ; cette dernière est composée de trois filaments dont le diamètre se situe entre 8 et 10 mm.
Un sol hétérogène nécessite une composition plus volumineuse, le dosage du béton est donc de 300 kg/m3. La semelle destinée à la fabrication de l’armature est composée de six à huit fers ; le diamètre va toujours varier entre 8 et 10 mm.
Comment effectuer des treillis soudés ?
Les chapes sont structurées à partir des treillis soudés, tout comme pour les dalles de béton. La réalisation d’un treillis soudé demande des compétences particulières, le rendu final repose en effet sur cette installation. Grâce aux treillis soudés, ces deux types de structures seront plus résistantes.
La première étape consiste à croiser les fils d’acier porteurs et les fils transversaux qu’on appelle fils de répartition ; lorsque la structure atteint la forme souhaitée, il faut les souder. Notons que les fils doivent faire entre 1 et 5 mm de diamètre.
Les dimensions du maillage doivent commencer vers les 5 x 5 cm, et aller jusqu’à 20 x 30 cm. Les plus petites mailles conviennent d’avantage aux dalles de béton dont le support est instable, cela peut concerner un plancher en bois ou des panneaux de particules.
Concernant la soudure, les produits préfabriqués sont recommandés car leur résistance doit au moins égaler celle des aciers ; dans le cas contraire, la structure ne résistera pas à la traction.
Quels sont les travaux à réaliser sur le linteau ?
Le linteau fait référence à la structure se situant au-dessus des fenêtres et réalisée avec du chainage. Initialement le linteau était fabriqué avec une seule pièce, en pierre ou en bois, et parfois les deux matériaux étaient mélangés. Le bois composait l’intérieur, alors que la pierre était situé à l’extérieur.
Aujourd’hui la construction du linteau commence par la réalisation du coffrage, ensuite l’armature doit être ferraillée, puis la structure est comblée avec du béton. Vous pouvez également trouver des linteaux préfabriqués.
En quoi consiste le chevêtre ?
Chevêtre est un terme utilisé lorsqu’une poutrelle en béton armée est creusée pour donner une trémie : cette dernière se présente comme un trou dans lequel vous allez mettre en place un escalier ou un conduit de cheminée.
Cette interruption nécessite un renfort dans le but de stabiliser la structure, pour cela il est indispensable de mettre en place une armature composée de plusieurs fils de fer autour de la trémie. L’armature et la poutrelle doivent ensuite être reliée entre elles.
Comment renforcer la solidité des poteaux dans un bâtiment ?
Les poteaux peuvent être installés à la place des murs porteurs, ils peuvent soutenir les murs au niveau des angles ou autour des ouvertures. Normalement les fenêtres ou les portes sur les murs porteurs nécessitent la mise en place des poteaux, ces structures doivent donc être réellement solides et stables.
Les dimensions minimales des poteaux en béton armé sont de 12 x 12 cm, et les maximales sont de 20 x 20 cm. Quant à l’armature, celle-ci doit mesurer 8 x 8 cm ; pour les murs de grande envergure, ces mesures peuvent aller jusqu’à 15 x 15 cm. Quoi qu’il en soit, les armatures doivent être composées de 4 filants.
Comment renforcer la solidité des poutres dans un bâtiment ?
Comme pour les poteaux, la solidité des poutres doit être renforcée car elles vont soutenir les murs porteurs et les élévations de mur en hauteur lors du rampannage. La composition de l’armature va par ailleurs dépendre de ce qui est chargé, ainsi que du poids de la charge.
Toutes ces structures vont avoir un impact sur la faisabilité de l’élévation en hauteur, le renforcement est toujours de rigueur afin de garantir la sécurité de la construction.
Quelle technique adopter pour faire une arase sur un mur en parpaing ?
La finalité d’un rampannage est d’élever un mur pour atteindre la hauteur que l’on souhaite. Les méthodes diffèrent en fonction de la surface à traiter, et du type de matériaux sur lequel le béton va venir s’installer.

Nous allons maintenant nous concentrer sur un mur en parpaing.
- Préparer la surface
Nous avons dit plus haut que l’adhérence fait partie des défis à relever dans le rampannage.
Afin que l’arase tienne correctement sur le mur, vous avez le choix entre trois techniques :
- La première technique consiste à trouer le parpaing afin que le mortier s’accroche au mur. Pour cela il est conseillé d’utiliser un marteau ; chaque trou doit être séparé d’une distance de 20 ou de 30 cm.
- La seconde technique nécessite l’utilisation d’un produit d’accrochage, préalablement mélangé au magasin. Son application sur le parpaing se fait avec une brosse ou un pinceau.
- La troisième technique est une méthode à l’ancienne qui consiste à badigeonner le parpaing avec un produit liquide au pinceau. Il faut ensuite appliquer le mortier pendant que la surface est encore mouillée.
- Réaliser le coffrage
Le coffrage fait référence à deux structures placées de chaque côtés d’un mur. Pour la construction de l’arase, les coffrages prennent la forme de règles ; deux choix s’offrent à vous : soit vous utilisez des règles en bois, soit vous optez pour de l’aluminium.
La fixation de ces règles se fait à l’aide d’un serre-joint. Au fur et à mesure de l’avancement des travaux, l’aplomb doit toujours être vérifié grâce à un niveau à bulles.
- Faire la composition du mortier
Le dosage du mortier doit être à 200 ou 300 kg par m3. Pour calculer le volume de l’arase, vous allez multiplier la surface de la dalle par l’épaisseur souhaitée ; le résultat sera exprimé en m3.
- Mettre en place le mortier
Le mortier doit être appliqué sur l’arase en prenant soin de bien serrer. Il est conseillé d’employer un morceau de planche afin de répartir le mortier sur toute la surface concernée ; lorsque vous arrivez au niveau de la surface finale, utilisez de la taloche pour réaliser la finition.
Quelle technique adopter pour faire une arase sur du moellon ?
Faire de l’arase sur du moellon est plus complexe que la méthode précédente.
Pour commencer vous devez dépoussiérer toute la surface du mur (ou même le laver), cela va vous permettre d’avoir un accrochage plus fiable.
Continuez avec les étapes de coffrage et de fabrication du mortier, il doit avoir une hauteur entre 10 et 15 cm au minimum. Pour plus de solidité, l’arase peut être renforcée avec des aciers.
La suite du procédé va ressembler à celui du mur en parpaing.
Comment réaliser le montage des pignons ?
Après la réalisation des arases et des chainages, il est temps de s’occuper des pignons, toujours dans le cas d’un mur en parpaing.
En prenant la pente souhaitée, le montage des parpaings se fait en rampant. Les fermettes vont être utiles dans le redressement des côtes, une première planche doit ensuite être positionnée en suivant l’aplomb et l’axe de la façade. Les deux murs situés à l’angle droit du pignon doivent ensuite recevoir deux planches de chaque côté.
Ensuite prenez un cordeau, et tendez-le depuis la deuxième planche pour rejoindre la pointe de la première et ainsi descendre vers la dernière. N’oubliez pas de fixer un clou au niveau de la pointe pour que le cordeau puisse y être attaché, ce dernier va servir de repère pour savoir à quelle hauteur le pignon sera monté.
Le parpaing va monter jusqu’à la hauteur de la ficelle, donc prenez soin de déduire l’espace prévu pour le béton armé. Le chainage du rampannage doit avoir une épaisseur de 7 cm au maximum, tandis que le ferraillage doit être effectué à partir des chainages verticaux.
Installez la fermette sur le pignon en cours de construction, et utilisez des planches pour réaliser un coffrage sur la partie extérieure. Prenez soin de mettre au même niveau la fermette et le coffrage avant que le ferraillage ne prenne place.
Après avoir effectué toutes ces préparations, vous pouvez poursuivre les travaux avec le coulage du béton : ce dernier doit être assez ferme pour tenir en position verticale ou en pente. Tassez l’ensemble pour que la structure soit bien stable. En guise de finition, utilisez une taloche.
Comment effectuer le rampannage au niveau des seuils et des appuis ?
Il existe plusieurs types de rampannage, désormais nous allons parler des rampannages au niveau des tableaux, des appuis des baies ainsi que des seuils des portes et des portes-fenêtres.
Ces structures nécessitent une légère surélévation afin de stopper l’introduction des eaux de ruissellement dans la maison ; en effet grâce au rampannage, l’eau va directement être rejetée à l’extérieur au lieu de s’infiltrer à travers la paroi.
Afin de favoriser le refoulement de l’eau, l’installation d’une pente est nécessaire sur la partie supérieure de chacune de ces structures.
Si les pièces sont en bois, la pente doit être supérieure ou égale à 20% ; si elles sont fabriquées avec des matériaux non hygroscopiques comme le métal, le PVC, le verre ou encore de la maçonnerie, la pente doit être supérieure ou égale à 10%.